Petit coup de gueule aujourd’hui, car je suis simplement fatigué de voir comment certains prestataires gèrent parfois leurs clients, sous-traitants et partenaires.
Je ne dis pas que je suis parfait en ces domaines, loin de là, mais les exemples que je vais vous donner sont récurrents chez certains professionnels. Le problème, c’est que cela pénalise tout le monde : le client tout d’abord, et l’ensemble des professionnels présents dans la chaîne (notamment lors de la sous-traitance agence-freelance, ou du travail entre plusieurs freelances).
Accusez réception
C’est la première étape : quand vous recevez une demande, que ce soit par téléphone ou par email, accusez TOUJOURS réception du message. Cela permet à votre interlocuteur (client, sous-traitant, partenaire…) de savoir que vous avez pris en compte son besoin, et que vous y répondrez quand vous aurez le temps.
Nous avons tous des emplois du temps chargés et nous devons traiter des problématiques et dossiers souvent plus urgents et importants. Cependant, le fait de répondre rapidement à un email avec un message générique ne vous prendra que 10-15 secondes de votre précieux emploi du temps. En contrepartie, votre interlocuteur sera satisfait, et celui-ci ne vous relancera pas inutilement (ce qui vous ferait au final perdre encore plus de temps).
Mieux encore d’ailleurs, même si vous êtes en train de travailler sur autre chose, il vaut mieux parfois faire une courte pause et répondre, voir même traiter immédiatement cette nouvelle demande. Dans son livre « Getting things Done« , l’auteur David Allen y explique très bien qu’une tâche courte (moins de 2 minutes notamment) doit être réalisée immédiatement. Cela vous élimine du stress et désencombre votre esprit pour vous concentrer ensuite sur l’essentiel.
Être poli
Ce point-là est le plus facile à suivre, et pourtant c’est celui qui est le moins souvent respecté : Soyez toujours poli !
Dire « bonjour », « au revoir », « merci » ou encore « s’il te plaît », c’est des basiques de la vie en communauté et de la vie professionnelle. Vos parents ne vous ont pas donné une éducation ?
D’ailleurs, n’hésitez pas à aller plus loin : souhaitez une bonne journée, un bon weekend ou une bonne soirée à vos interlocuteurs ne vous coûte rien, et pourtant vous vous rendrez compte que cela améliorera grandement vos rapports avec eux.
Être précis
Là, c’est du bon sens, mais beaucoup de mes clients ou des prestataires ne le font pas : il faut être le plus précis dans vos demandes.
Sans cela, le rendu du travail sera toujours insatisfaisant : vous perdrez du temps, de l’énergie, du temps et de la crédibilité. Si vous faites une demande, soyez donc précis dans vos besoins. Et si à l’inverse c’est à vous que l’on demande de réaliser une tâche ou un projet, n’hésitez pas à demander un maximum d’informations pour partir dans le bon sens. Si je dis cela, c’est que c’est du vécu. Nous avons tous eu ce genre de réponse :
Ce n’est pas du tout cela que je voulais. J’avais plutôt imaginé […]
Ou encore :
Oui, en fait je ne voyais pas cela « exactement » comme cela.
Sur certains clients, j’ai même été obligé de refaire à zéro tout un développement, et même de faire comme si la prestation n’avait jamais eu lieu (avec les pertes financières que cela implique).
Autre exemple concret, j’ai un client dont les emails sont assez succincts, et peuvent se résumer ainsi :
NOM DU PRODUIT, merci
Vous comprendrez donc très vite que j’ai un peu de mal à savoir de quoi il parle et ce qu’il attend exactement. Je vais donc perdre du temps (et lui aussi) à aller trouver l’information, alors qu’il aurait pu la donner immédiatement.
Par ailleurs, si vous traitez avec plusieurs personnes sur un projet, transmettez toujours vos questions, avancements et demandes de précisions/confirmations auprès de chacun d’entre eux en même temps. Parfois, vous vous rendrez compte que chaque interlocuteur ne veut pas la même chose, ou avait imaginé la demande différemment. Là au moins, vous assurez vos arrières pour éviter de travailler pour rien sur un développement (là encore, c’est du vécu).
Être patient
Là, je m’adresse un peu plus aux clients (mais cela vaut pour tout le monde). Dans le milieu professionnel, tout le monde semble être pressé, et tout est « toujours » urgent. Et pourtant, il est crucial d’être patient.
Je suis sûr que cela vous est déjà arrivé : le client vous envoie un email, et vous appelle 3 minutes après pour voir si vous avez pu résoudre son problème et si vous avez déjà une solution.
La patience (et celle des autres) doit notamment vous permettre de juger ce qui est urgent et ce qui ne l’est pas. Pour nos clients, tout semble systématiquement urgent. Pourtant, très peu de projets ou demandes le sont réellement, comme le serait dans le cadre de mon agence WordPress un piratage, un serveur hors ligne ou un système de paiement qui ne fonctionne plus.
Très souvent, c’est le client ou le prestataire qui est pressé, et c’est une chose bien différente. Technique infaillible d’ailleurs : annoncez un tarif 20% plus cher pour traiter le projet immédiatement. Vous verrez alors que, bizarrement, vous aurez beaucoup moins de demandes urgentes…
Essayer de tenir les délais
Que ce soit ou non un projet urgent (ou « pressé »), il y a une chose cruciale : essayez au maximum de tenir les délais.
Je travaille actuellement avec 5 prestataires différents : deux d’entre eux tiennent parfaitement leurs délais, les trois autres beaucoup moins…
Je ne dis pas que cela est facile : savoir tenir des délais est une tâche complexe. Parfois, on s’engage sur certains développements ou fonctionnalités, et on peut avoir le plus grand mal du monde à estimer efficacement le nombre d’heures nécessaires, sans parler des commerciaux ou chefs de projets qui vendent parfois des produits sans savoir ce que cela implique derrière. On peut avoir également de réelles urgences qui décalent votre planning (qu’elles soient professionnelles ou personnelles).
Quand vous estimez des délais et nombres d’heures, pensez donc à toujours surévaluer le temps nécessaire : en général, vos prestations prendront toujours un peu plus de temps qu’initialement prévu.
Et si vous êtes hors-délai, ou que vous allez l’être, ce n’est pas si grave que cela, mais à une seule condition : prévenez toujours votre interlocuteur rapidement ! Cela réduit le stress et permet d’anticiper et d’adapter son planning. Rien n’est plus frustrant de devoir revenir vers son prestataire pour lui demander où il en est. C’est aussi délicat si vous dépendez d’un prestataire pour avancer car cela peut chambouler votre propre planning (alors que vous respectiez à la perfection votre emploi du temps).
Savoir dire non
Je crois que c’est presque le point le plus important, et celui sur lequel je deviens de plus en plus exigeant : apprenez à dire non !
Si vous ne pouvez respecter un délai, demandez une rallonge dans le planning, ou alors n’acceptez pas la prestation. Idem si une prestation ne vous intéresse pas. Ne tournez pas autour du pot, et dites non directement. Rien n’est plus énervant que de s’engager avec un client ou un prestataire, ou que d’accepter de fournir un devis, et de voir le projet capoter car dès le début l’un d’eux savait que cela ne pourrait pas bien fonctionner.
Un exemple : j’ai une prestation que j’externalise et je lui demande un tarif. Presque un mois et demi plus tard (et après au moins 4-5 relances), il me dit que finalement il laisse tomber. J’annonce donc au prospect que finalement je ne pourrais répondre à sa demande. Résultat, j’ai perdu du temps, le prestataire et le client aussi, et j’ai perdu de la crédibilité.
Autre exemple : je sous-traite la création d’un logo auprès d’une graphiste et lui demande si c’est faisable dans un délai donné. Mon interlocuteur me dit « Pas de souci, le délai est court mais cela le fera ». Vous noterez au passage que je n’impose pas au prestataire la prestation. S’il n’est pas capable de tenir sereinement le délai, il aurait pu refuser la prestation. Résultat, le jour avant son départ en vacances, je reçois trois maquettes qui ne conviennent pas. Trop tard pour agir et se retourner, le projet que je désirai lancer aura donc un retard d’un mois supplémentaire.
Mettez-vous donc cela dans le crane : si vous savez déjà que vous ne pourrez pas tenir les délais, ou si le projet/client ne vous intéresse pas, dites-le ! Cela évitera des prises de tête à tout le monde.
Dernier point, il m’arrive souvent de travailler en sous-traitance pour d’autres agences ou prestataires. Et il y a une chose que je ne comprends pas, c’est quand ce dernier s’engage auprès du client sur un délai par rapport à mon travail, sans m’avoir demandé mon avis. Il n’y a rien de mieux pour compliquer toute la prestation. Dans ce cas de figure, n’annoncez pas de délai, demandez à votre sous-traitant le temps nécessaire, puis revenez vers votre client : en gros, faites les choses dans l’ordre !
Bref…
Sur l’ensemble de ces points, je sais que je ne suis pas parfait non plus : j’oublie parfois de répondre et j’ai également du mal à dire non ou à fixer correctement certains délais.
Mais par pitié, si vous vous considérez un tant soit peu comme professionnel, apprenez à communiquer !
1 septembre 2015 — 9 h 47 min
AMEN ! (Surtout le point « Être précis »)
Tout ce qui est soulevé me fait râler… du coup, ma politesse peut en pâtir… Mais j’aurai tout simplement la même conclusion : « par pitié, si vous vous considérez un tant soit peu comme professionnel, apprenez à communiquer ! »
À l’heure des outils collaboratifs, il est assez simple de savoir qui a fait quoi (ou pas… et c’est souvent là que les problèmes naissent), et ce qui reste donc à faire.
1 septembre 2015 — 13 h 20 min
C’est bien vrai!
1 septembre 2015 — 14 h 37 min
Un de mes leitmotiv : Bien faire est plus rapide que refaire.
1 septembre 2015 — 16 h 03 min
Daniel,
Je cherchais mon héros du jour : il est tout trouvé ! 🙂
1 septembre 2015 — 16 h 30 min
Hello Daniel,
Personnellement, j’ai pris le réflexe de bannir définitivement le « Cordialement » en fin de mail. C’est d’une impersonnalité extrême. À la place je prends le temps de souhaiter une bonne journée/appétit, soirée, etc. en faisant l’effort de tourner une formule appropriée au contexte. Pour ne parler que de la partie « politesse ».
Pour le reste je te rejoins 🙂
Merci pour ton article !
1 septembre 2015 — 20 h 56 min
Ce cas figure montre bien qu’il est difficile de bien s’entourer c’est pour ça que pas mal de free se regroupent et qu’on développe de plus en plus des réseaux de confiance. Pour sécuriser les prestas. Je dis free mais ça peut concerner tout le monde comme tu l’écris.
Ton retour d’expérience nous concerne tous parce que c’est souvent l’image du secteur entier qui en pâtit. Il n’est pas rare d’entendre des phrases du types « ces mecs du web… etc »
Un des mots-clés de ton article est « professionnel », tout est dit. C’est la différence, beaucoup ne le sont pas, on manque de formation spécialisée je pense que c’est une des causes.
Après il y a aussi le bon sens comme ne pas s’engager sur ce qu’on ne peut pas tenir mais ça c’est aléatoire :=)
1 septembre 2015 — 21 h 09 min
Hello, Oui il y a beaucoup de choses à dire sur ce sujet, de quoi faire probablement tout une série d’articles sur le sujet des relations clients/prestataires 😉 Pour pousser plus loin la partie politesse, je pense que de s’affranchir des « formules de mails conventionnelles » permets d’instaurer une relation plus humaines avec le client, et plus saine. Non seulement cela rend le contexte de travail plus agréable mais également, plus de proximité dans les échanges signifie qu’on aura plus de faciliter à se dire les choses, à s’exprimer librement… bref les retombées peuvent toucher également la qualité du projet réalisé. Depuis peu je me tente au « challenge du berger », y’en a qui connaissent, qui jouent le jeu ? Sinon j’ajouterai aussi que sur certains projets les communications sont complexifiées car les points problématiques que tu as cité plus haut s’additionnent. Par exemple : – il m’est arrivé de dire « oui » à des propositions de projets ; – de mettre un peu de temps à lire le mail et les pièces jointes, puis de demander plus de précisions ; – puis de recevoir un cahier des charges un peu touffu, lequel il faut trouver le temps de lire ; – puis après l’avoir lu, faire alors un premier devis ; – … premier devis qui ne correspond pas, parce qu’en fait le client a eu quelques idées entre temps, ou dispose de davantage d’informations ; – de remettre du temps à faire un devis, mais sans avoir toujours d’idées de budget (et dans ces cas c’est compliqué, car le temps d’avant-vente s’accumule alors qu’on est plus trop sur de récupérer le projet) ; – et après quelques échanges le projet prend des proportions grotesque et c’est à ce stade qu’on a plus le choix de dire non au projet (ou pire, de ne pas oser dire non tout de suite, car on se sent engagé), et c’est malheureusement souvent après un certain temps de correspondance, donc le client est frustré, et le prestataire aussi. Je pense que ce phénomène est surtout rencontré par les prestataires de refonte de suite (où il faut souvent prendre un temps conséquent pour déchiffrer le code du site existant et identifier les fonctionnalités que le client souhaite récupérer).
2 septembre 2015 — 10 h 22 min
Hello Daniel,
Beaucoup (trop) doivent se reconnaitre dans ce partage d’XP 😉
10 septembre 2015 — 19 h 30 min
@Julien Oui, la sous-traitance est relativement vecteur de problème. Déjà il y a un soucis de communication (l’effet téléphone arabe) comme le dit Daniel, mais aussi un problème de facture en cascade (augmentation du prix, augmentation des délais de paiement) et une augmentation des délais de communication. C’est aussi pour ça que les réseaux de freelance fonctionnent mieux. Par contre, c’est l’horreur pour géré un calendrier des dispo dans ce genre de réseaux…
Après en ce qui concerne le professionnalisme je ne suis pas d’accord (ton commentaire laisse penser que certains sont professionnels, et d’autre ne le sont pas). Je ne pense pas que le professionnel parfait et infaillible existe ; nous faisons tous des erreurs et on avons des choses à améliorer 😉
L’important me semble davantage de savoir se poser de temps en temps, reconnaitre ces erreurs, identifier les problèmes et leurs causes, puis trouver des solutions pour que cela marche mieux.
Pour finir, et pour continuer la discussion, j’ajouterai qu’il n’est pas si simple de dire non.
Ou plutôt il n’est pas si simple de le faire comprendre au client, surtout pour quelqu’un qui débute. Déjà, comme je l’exprimais dans on précédent commentaire, ce n’est pas au moment de la demande de devis que l’on a besoin de dire non ; c’est quand le projet se complexifie (et donc il y a souvent du temps de perdu). Ensuite il y a aussi les clients qui ne comprennent pas qu’on leur dit non et qui reviennent constamment à la charge. Et puis pour finir (surtout pour les débutants) : il y a les clients récurrents à qui il est difficile de dire non car on a peur de perdre le client et les projets qui pourraient suivre.
15 octobre 2015 — 9 h 28 min
Je partage ton opinion. Nous sommes une agence de mercenaires du web et nous travaillons uniquement pratiquement pour d autre agence! la clé c est la reactivite : on repond à un email le jopur même en donnant nos coordonnées skype et on n hésite pas à demander directement des precisions
8 octobre 2016 — 11 h 32 min
Enfin des mots qui font du bien! Je ne suis donc pas seule à penser et à faire cela!